Traces de polychromie sur un chapiteau de l'abbatiale de Conques.
Le vitrail venait percer de ses feux (ses lumières, ses couleurs) l'épaisseur des murs avec sa polychromie magique, changeante au fil des journées et des saisons. S'inversant la nuit par les éclairages internes.
Procédé inventif de transfiguration de la lumière.
Le vitrail
"Ses azurs, ses bleus sombres, ses jaunes, ses orangés, ses rouges vineux ou pourpres, ses verts foncés traînaient au travers de la nef le sang du Christ et le saphir céleste, la rousseur des vignes en automne, l'émeraude des mers lointaines et des prés d'alentour. Il ne s'assombrissait vraiment, au fond des chapelles absidiales où la tache des cierges faisait trembler la nuit, que pour accumuler autour du sanctuaire l'imprécision angoissante et la volupté du mystère."
Elie Faure. L'art médiéval
A Conques, la polychromie a quasi disparue des bas-reliefs et totalement des vitraux. La formidable puissance colorée du vitrail s'est effacée, fanée et a laissé place à une neutralité minimaliste, graphiquement réduite.
Mais discrète. Signe des temps, de la banalité, de l'uniformité, du conformisme ambiant
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